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Comme vous en avez l’habitude depuis le mois de février, les taux d’usure du crédit immobilier ont été réévalués pour ce mois de mai. La hausse est la plus significative depuis la mensualisation du taux d’usure mais est-elle suffisante pour tous les emprunteurs ? Eléments de réponse.
Entre avril et mai, le taux d’usure pour les crédits immobiliers de 20 ans et plus a augmenté de 28 points de base. Il s’établit ainsi pour le mois de mai à 4,52%. Pour les emprunts immobiliers dont la durée de prêt est comprise entre 10 et 20 ans, le taux d’usure s’élève à 4,33%. Une belle augmentation également par rapport au mois d’avril (4,09%). Enfin pour les prêts immobiliers inférieurs à 10 ans, le taux d’usure du mois de mai reste inférieur à la barre des 4% puisqu’il atteint 3,91%.
Apparente bonne nouvelle pour les emprunteurs, cette augmentation du taux d’usure permet d’éviter, sur le papier, de nombreux refus de prêts comme c’était le cas jusqu’en janvier 2023. Ainsi, le risque que le TAEG du dossier de prêt soit supérieur au taux d’usure est limité.
Si la mensualisation du taux d’usure a permis de réduire les refus de prêt, elle n’a pas pour autant éradiqué le problème. En effet, de nombreux professionnels du crédit, notamment les courtiers, luttent pour la création d’un taux d’usure spécifique aux prêts sur 25 ans. La raison ? Plus la durée de prêt est importante, plus le taux d’intérêt l’est également. Or aujourd’hui, il existe seulement un taux d’usure pour les prêts immobiliers supérieurs à 20 ans. Il est alors fréquent que le TAEG pour les dossiers les moins solides (peu d’apport et revenus plus modestes) dépasse le seuil de l’usure pour un prêt longue durée, supérieur à 20 ans.
Si les banques peuvent désormais ajuster leurs taux progressivement par rapport au taux d’usure, une hausse continue de ce dernier signifie par conséquent que les taux progressent eux aussi.
La politique économique menée par la BCE pour lutter contre l’inflation dans la zone euro implique une augmentation des taux de refinancement. Or les banques empruntent auprès de la BCE à des taux plus élevés. Pour préserver leurs marges, elles n’ont d’autre choix que de répercuter cette hausse sur leur propres taux appliqués aux particuliers.
Les ménages français subissent donc une hausse des taux depuis plus d’un an désormais, qui limite leur capacité d’emprunt.
Dans le cas où vous possédez un projet immobilier bien avancé, que le bien est choisi, il est vivement conseillé d’entreprendre dès maintenant vos démarches pour obtenir votre crédit immobilier. En effet, la BCE ne prévoit pas pour le moment de diminuer ses taux directeurs, les banques vont donc continuer à maintenir ou augmenter leurs taux.
Si vous souhaitez emprunter à un coût acceptable, c’est le moment.
Le taux d’usure est évidemment l’une des problématiques de l’accès au crédit constatée par de nombreux ménages. Mais elle est loin d’être la seule.
Les critères du HCSF dictent les règles d’octroi en matière de crédit immobilier. Or ces dernières (taux d’endettement de 35% maximum et emprunt sur une durée de 25 ans tout au plus) rendent difficile l’accès à l’emprunt. Les taux d’intérêts et les prix de l’immobilier élevés limitent la capacité d’emprunt des ménages qui sont contraints d’emprunter sur une longue durée de prêt. Mais cette volonté se heurte régulièrement à la problématique des 35% d’endettement.
Conscients des impacts engendrés par la crise du logement, la 1ère Ministre et le Ministre de l’Economie ont récemment évoqué la nécessité de contrer ces obstacles d’accès au crédit, tout en protégeant évidemment les emprunteurs des risques de surendettement.