Rechercher un bien immobilier
C’est désormais un petit rituel : découvrir chaque mois le nouveau taux d’usure du crédit immobilier publié par la Banque de France. Et comme les mois précédents, le seuil de l’usure progresse. Il atteindra au 1er août 5,33% pour les crédits de 20 ans et plus. Voici quelles sont les conséquences de cette réévaluation du taux d’usure ?
Alors que la mensualisation du taux d’usure devait prendre fin en juillet, le gouvernement a décidé de la prolonger jusqu’en 2024. La hausse rapide des taux d’intérêts a en effet contraint le gouvernement à adopter cette mesure pour faciliter l’accès au crédit immobilier pour les ménages français.
Au 1er août, le nouveau taux d’usure entrera en vigueur. Dans le détail cela donne :
• Pour les prêts immobiliers inférieurs à 10 ans : 4,17%
• Pour les prêts immobiliers entre 10 et 20 ans : 5,12%
• Pour les prêts immobiliers de 20 ans ou plus : 5,33%
Pour toutes les durées, on observe une hausse du taux d’usure. Elle atteint notamment +0,24 point pour le taux d’usure des crédits immobiliers de 20 ans et plus. C’est une progression conséquente mais qui reste inférieure à celle observée entre juin et juillet (+0,44 point).
L’objectif de la mensualisation de taux d’usure est clair : permettre aux emprunteurs d’accéder à leur crédit immobilier sans risque de voir leur demande refusée car le TAEG dépasse le taux d’usure. Pour rappel, le taux d’usure est le seuil maximal auquel les banques ont le droit de prêter. Si le TAEG dépasse le taux d’usure, le prêt est automatiquement refusé.
Dans les faits, cette mesure limite donc les refus de prêt pour ce motif. Les emprunteurs pourront ainsi accéder à l’emprunt, si l’ensemble de leur dossier de prêt le permet et respecte les critères du HCSF.
Si les refus de prêt pour un TAEG qui dépasse le seuil de l’usure sont aujourd’hui plus rares, l’augmentation mensuelle du taux d’usure engendre d’autres conséquences, plus négatives cette fois.
En effet les banques disposent d’une plus grande flexibilité pour augmenter leurs taux d’intérêts appliqués aux particuliers. Les banques reconstituent leur marge, elles qui font également face à des taux de refinancement conséquents. Les ménages sont donc confrontés à des taux d’intérêts en perpétuelle augmentation, ce qui fragilise évidemment leur capacité d’emprunt. Le taux moyen actuel gravite autour des 4% et rien n’indique pour le moment que la hausse va s’estomper dans les mois à venir.
Pour autant, les taux qui augmentent sont paradoxalement une bonne nouvelle pour les ménages. En effet, de nombreuses banques avaient choisi de délaisser le crédit immobilier pendant un temps, estimant leurs marges insuffisantes. Mais avec les taux qui augmentent, les banques reconstituent leurs marges et pourraient bien profiter de la rentrée pour se repositionner sur le marché du crédit immobilier.
Malgré tout, les emprunteurs devront présenter un dossier béton pour espérer obtenir leur crédit immobilier. Les restrictions du HCSF (35% d’endettement et emprunt sur 25 ans maximum dans l’ancien) restent en vigueur. Fournir un apport personnel conséquente sera également un critère déterminant.