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Après avoir atteint 19,4 milliards d’euros en avril, la production de crédit immobilier augmente de 5,8% pour attendre 21 milliards en mai. Comment expliquer cette hausse de la demande de crédit ? Eléments de réponse
Malgré une conjoncture économie incertaine, les banques souhaitent continuer à distribuer des crédits immobiliers, vecteur essentiel de croissance. Par conséquent, elles appliquent des taux de crédit immobilier très attractifs depuis plusieurs mois afin d’inciter les Français à accéder à la propriété. Dans les faits, le taux d’intérêt moyen toutes durées confondues en juillet 2021, s’élèvent à 0,84% sur 15 ans, 0,99% sur 20 ans et 1,17% sur 25 ans. Pour les meilleurs dossiers de prêt immobilier, les taux descendent systématiquement.
Actuellement, les taux sont très proches des niveaux historiques atteints en 2019 et cela fait plusieurs mois que cela dure. Conséquence, de nombreux emprunteurs souhaitent renégocier leur crédit pour bénéficier d’un taux plus attractif et ainsi réaliser des économies sur le coût de leur emprunt immobilier. Ainsi la part de renégociations de crédit est en hausse de 19,3% en mai après avoir augmenté de 17,1% en avril.
Voilà principalement pourquoi la production de prêt immobilier connait une augmentation ces derniers mois.
Pourquoi les banques maintiennent des taux d’intérêts aussi bas alors qu’on constate une reprise de l’inflation et une progression du risque de défaut de remboursement pour une partie des emprunteurs fragilisés par la crise ? La réponse est simple, malgré une situation complexe, les banques ont décidé de soutenir la demande de crédits immobiliers. Or proposer des taux attractifs est aujourd’hui l’unique solution pour attirer les emprunteurs.
Il est probable que cette stratégie se prolonge tout l’été, en témoigne les taux de crédits appliqués en ce mois de juillet : 0,72% pour le taux excellent sur 15 ans et 0,88% sur 20 ans.
Habituellement, durant l’été, les banques durcissent légèrement leurs conditions d’octroi pour limiter le nombre de dossiers de prêt immobilier à traiter. Effectivement, de nombreux salariés étant en congés, difficile d’assurer un rythme élevé de traitement de ces demandes. Pour autant en ce début d’été, aucun signe ne montre pour le moment un éventuel durcissement de ces conditions.
Malgré des taux bas, depuis près d’un an, la durée de prêt immobilier ne cesse d’augmenter et atteint des niveaux encore jamais observés. Ainsi, en mai 2021, la durée moyenne s’élevait à 236 mois soit à peine 20 ans. L’objectif de cet allongement est de compense l’augmentation des prix de l’immobilier et de ne pas impacter le taux d’endettement des emprunteurs fixé à 35% contre 33% l’année dernière. Toutefois, le HCSF avait limité la durée d’emprunt à 25 ans dans l’ancien et 27 ans dans le neuf pour éviter un risque de surendettement trop élevé. C’est donc un équilibre à trouver pour les banques afin de financer leurs clients.
D’ici quelques semaines, ces recommandations annoncées par le HCSF devraient devenir « juridiquement contraignantes ». Le risque serait alors de voir les banques durcir leur condition d’emprunt pour respecter ces consignes et par conséquent de voir le marché du crédit immobilier ralenti.