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Taux de crédit immobilier : la fin de la tendance baissière en raison du contexte géopolitique ?

Mise en ligne le 24/03/2025 à 08:47

Taux de crédit immobilier : la fin de la tendance baissière en raison du contexte géopolitique ?

Au cours des 2 dernières années, les emprunteurs ont pu retrouver des taux d’intérêt en décrue régulière après une période inflationniste. Cependant, plusieurs facteurs laissent penser que cette période pourrait s’achever, notamment en raison des incertitudes géopolitiques qui pèsent sur l’économie mondiale. Alors, assiste-t-on réellement à la fin de la tendance baissière des taux de crédit immobilier ?

Depuis le début du conflit en Ukraine et face aux tensions internationales grandissantes, les marchés financiers ont été soumis à une volatilité accrue. Les investisseurs, en quête de stabilité, se sont dirigés vers des actifs considérés comme sûrs (obligations d’État, or, etc.), ce qui a influencé les coûts de financement et, par conséquent, les taux de crédit. De plus, les sanctions économiques et les incertitudes persistantes autour de l’approvisionnement en énergie ont favorisé la hausse de l’inflation, contraignant les banques centrales à envisager ou mettre en œuvre des politiques de remontée de leurs taux directeurs pour enrayer la flambée des prix.

Cette situation macroéconomique a un impact direct sur les banques, qui ajustent leurs grilles de taux immobiliers en fonction du coût de la ressource, c’est-à-dire du prix auquel elles empruntent elles-mêmes pour financer les prêts. Dès lors, même si les taux restent encore relativement attractifs, on observe déjà une inflexion de la tendance baissière.

Le marché immobilier français est traditionnellement porté par une demande solide, soutenue ces dernières années par des conditions de crédit favorables et des dispositifs d’aide (prêt à taux zéro, etc.). Toutefois, une nouvelle hausse progressive des taux pourrait freiner la capacité d’emprunt de certains ménages, entraînant à terme un rééquilibrage entre l’offre et la demande.

Pour les primo-accédants, une remontée des taux influe davantage, car leur capacité d’emprunt est souvent plus limitée. Les banques sont aussi plus attentives à leur apport personnel et à la stabilité de leurs revenus.

Pour les investisseurs, les arbitrages entre placements (immobilier, assurance vie, livrets, produits financiers) sont réévalués, notamment avec le possible retour d’une rémunération plus intéressante sur les produits d’épargne. L’immobilier demeure cependant attractif pour qui recherche un investissement tangible et sécurisé.

La fin de la tendance baissière des taux de crédit immobilier se profile clairement sous l’effet des incertitudes géopolitiques et des tensions inflationnistes. Toutefois, il ne s’agit pas pour autant d’un tournant radical ni d’un arrêt brutal du marché : la concurrence entre établissements bancaires, la prudence des banques centrales et la résilience du marché immobilier français plaident en faveur d’une hausse mesurée des taux.

Pour les ménages et investisseurs, l’essentiel est de rester attentifs à l’évolution du contexte économique et monétaire, tout en veillant à présenter un dossier solide. Dans ce climat d’incertitude, un bon accompagnement et une stratégie d’emprunt adaptée restent les meilleurs atouts pour concrétiser un projet immobilier dans des conditions optimales.