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Les nouveaux taux d’usure pour le troisième trimestre ont été publiés officiellement le 1er juillet. Surprise : ils augmentent fortement mais cette hausse est-elle suffisante par rapport à la très forte progression des taux de crédit immobilier ? Pas si sûr.
C’était attendu avec beaucoup d’impatience par tous les professionnels du secteur (notamment les courtiers) et évidemment par les emprunteurs. Les taux d’usure ont été réévalués à la hausse pour le troisième trimestre.
En passant de 2,4 au trimestre 2 à 2,57% pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus, le taux d’usure connait une hausse significative. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs car il s’agit de la durée de prêt la plus plébiscitée actuellement.
Concernant les crédits immobiliers de moins de 20 ans, le taux d’usure a également augmenté de 0,17 point puisqu’il s’élevait à 2,43% au second trimestre et passe à 2,60% pour l’été.
Signe que cette évolution n’est pas si courante, une variation de cette ampleur n’avait pas été observée depuis 2017. Toutefois à ce moment, ce n’était pas une hausse du taux d’usure mais bien une très forte baisse qui faisait suite à la diminution des taux d’intérêts.
Malgré sa réévaluation à la hausse, le taux d’usure appliqué au troisième trimestre risque encore d’exclure de nombreux emprunteurs du crédit immobilier. En effet les taux d’intérêts ne cessent de croitre. Depuis le début d’année, ils ont progressé de 0,5 point, bien plus rapidement donc que le taux d’usure qui est censé s’adapter.
Les taux d’usure du troisième trimestre sont donc encore déconnectés des taux de crédit immobilier actuels. Le taux d’intérêt moyen toutes durées confondues en juillet s’élève à 1,6%, soit le même niveau que fin de 2017, époque à laquelle le taux d’usure était de 3,35%
Alors que de nombreux emprunteurs voyaient leur demande de prêt acceptée il y seulement 6 mois, les profils plus à risques comme les primo-accédants ou les ménages disposant de moins de revenus se voient refuser l’accès à leur crédit immobilier, leur TAEG dépassant le taux d’usure. Au moins durant l’été, de nombreux refus de prêts devraient être enregistrés.
Nombreux ont été les courtiers et banquiers à réclamer la révision du calcul du taux d’usure afin de l’adapter à la réalité du marché. Malgré leur argumentation, les professionnels du secteur n’ont pas été entendus.
"Il n'y a pas de données suffisantes à ce stade, malgré l'évolution des taux, pour pointer un problème d'accès systémique au crédit". C’est ce qu’a estimé une source proche du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF).
Seule une révision du mode de calcul du taux d’usure permettrait une adaptation concrète au marché du crédit immobilier.