Rechercher un bien immobilier
Jeudi 2 février, la Banque Centrale annonçait une nouvelle hausse des taux d’intérêts de 0,5 point pour faire face à l’inflation persistante en Europe. Qu’est ce que cela change pour les crédits immobiliers ? Eléments de réponse.
C’était prévisible mais c’est désormais officiel. Les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne vont être augmentés en mars de 50 points de base. Ils passent de 2,5% à 3%. La mission principale de la BCE est de limiter l’inflation de la zone euro qui demeure conséquente en ce début d’année 2023 : 8,5% en janvier. Pour rappel, la BCE tolère un seuil de 2% d’inflation. Cette nouvelle augmentation des taux directeurs va donc largement impacter le crédit immobilier puisque les taux d’intérêts vont nécessairement augmenter. Ce sont donc les emprunteurs particuliers qui vont à nouveau être touchés et devoir rembourser leur crédit immobilier plus cher. En effet, des taux directeurs qui augmentent signifie des banques qui achètent de l’argent plus cher.
Les taux de dépôt sur lesquels les banques se rémunèrent augmentent dans le même temps. Conséquence, il est plus rentable pour les banques de placer leur argent à la BCE plutôt que de prêter aux particuliers. Pendant des années, les taux de dépôt étaient négatifs, elles perdaient donc de l’argent à le déposer. Ce temps est désormais révolu et les banques profitent des taux de dépôts qui augmentent pour placer leur argent. Le seul intérêt financier qu’elles aient à prêter via un crédit immobilier est alors de procéder à une hausse des taux pour conserver leur marge.
Pour les emprunteurs, la fin 2022 et le début 2023 marque donc un tournant dans l’accès au crédit « pas cher ». Si pendant près de 5 ans, contracter un crédit immobilier à moindre coût était la norme, ce n’est définitivement plus le cas aujourd’hui.
L’augmentation du taux directeur de mars décidée par la BCE sera la cinquième depuis juillet 2022. Toutefois, s’il est certain que les taux vont augmenter pour les crédits immobiliers, cette hausse devrait être progressive. Les banques, au courant de cette augmentation ont anticipé la hausse des taux immobiliers. Elles ont donc déjà répercuté cette augmentation dans leurs taux de janvier.
La BCE quant à elle devrait se réunir en mars pour évoquer la possibilité d’une nouvelle hausse des taux directeurs si l’inflation ne se calme pas d’ici là. Et il ne faut pas s’attendre à un autre résultat qu’une réévaluation des taux directeurs.
Le risque avec des taux d’intérêts qui augmentent trop est alors de freiner voire de stopper la production de crédit immobilier. Les ménages sont déjà fortement touchés par l’inflation et leur pouvoir d’achat baisse. Dans le même temps, les prix de l’immobilier en France demeurent stables. La capacité d’emprunt des Français est alors considérablement réduite. Des taux élevés et des prix de logements conséquents : acquérir son logement en 2023 sera relativement complexe.
De nombreux ménages pourraient alors être exclus du crédit immobilier et pourraient soit reporter soit annuler leur projet immobilier. L’autre option est de revoir les dimensions du logement à acquérir. Acheter plus petit diminue évidemment le prix du bien.