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Là où en 2001, la durée moyenne d’un prêt immobilier s’élevait à 13 ans et 6 mois, 20 ans plus tard, en 2021, celle-ci s’établit désormais à 19 ans et 7 mois. Un record encore jamais observé en France. En 20 ans, la durée d’un prêt a augmenté de 6 ans et 1 mois.
De nombreux facteurs peuvent expliquer cet allongement de la durée de prêt.
L’année dernière, la crise n’a pas semblé se répercuter sur les taux d’intérêt qui n’ont pas connu de hausse. Cela a eu pour effet d’augmenter fortement le nombre de transactions immobilières et a permis au marché immobilier d’enregistrer 1,2 million de transactions sur l’année.
Par ailleurs, au-delà de taux d’intérêt très faibles sur l’année, les prix immobiliers ont fortement progressé en France. Dans certaines régions françaises, maintenant prisées par les Français qui ont changé leur mode de vie pendant la crise sanitaire, les prix ont connu une hausse tellement importante que les locaux ne peuvent plus se permettre d’investir dans leur propre région.
Conséquence directe de la hausse des prix de l’immobilier, on a enregistré un allongement de la durée d’emprunt. Pour investir dans un bien dont le prix a grimpé, les emprunteurs ont dû se résoudre, quand ils le peuvent à augmenter leur durée de prêt afin de pouvoir l’acquérir. Par ailleurs, on a pu aussi observer une hausse du niveau de l’apport personnel, toujours dans le but d’acquérir un bien dont le prix a augmenté.
La durée moyenne des prêts immobiliers, par le passé, n’a jamais été aussi élevée que l’année dernière. En effet, en 20 ans la durée moyenne d’un crédit immobilier a connu une forte progression, soit de 6 années. 13,6 ans en 2001 contre 19,7 ans en 2021. Or, rien qu’entre 2019 et 2021, la durée moyenne a connu une hausse de 9 mois.
L’allongement de la durée d’emprunt a permis notamment d’absorber les conséquences de la hausse des prix des logements tout en permettant aux emprunteurs de rester dans la limite des 35% concernant leur taux d’effort. Une durée de prêt plus longue signifie une mensualité de crédit immobilier moins lourde à rembourser.
Ainsi, cette nouvelle durée moyenne de prêt a permis de préserver pour de nombreux emprunteurs, l’accession à la propriété. Notamment pour ceux qui ne disposent pas d’un apport personnel qui soit élevé.
En empruntant sur une durée plus élevée, la plus longue possible, les emprunteurs disposent d’un capital qui est plus important leur permettant ainsi de réaliser l’achat qui leur tient à cœur. Malgré tout, le coût du crédit connu aussi une augmentation.
Au dernier trimestre 2021, la proportion des prêts immobiliers de plus de 20 ans représentait plus de 60% de la production totale des crédits contre seulement 28,9% en 2012. Il y a quelques années, les durées comprises entre 15 et 20 ans étaient largement majoritaires et concernaient 35,5% des crédits immobiliers. Par ailleurs, la part des prêts de 10 à 15 ans était aussi plus élevée en 2012 qu’aujourd’hui, soit 23,5% contre 11,7% actuellement. Ces données sont véritablement le signe d’une transformation des conditions de financement.
Par ailleurs, aujourd’hui sous l’effet des nouvelles règles du Haut Conseil de la Stabilité Financière, on observe une quasi-disparition des prêts de plus de 25 ans. Ces nouvelles règles limitent complètement leur accès pour les emprunteurs. En 2012, 1,3% de la production de crédit immobilier concernait les prêts d’une durée supérieure à 25 ans, contre seulement 0,1% pour la fin d’année 2021.
Les courtiers en prêts immobiliers ont eu aussi constaté cet allongement des durées moyennes d’emprunt. Ainsi, en seulement un an, la durée moyenne a progressé de 4 mois.
Ainsi, on constate que depuis 10 ans, les durées les plus courtes deviennent aussi les plus rares, au profit des endettements de longue durée. Par ailleurs, le maintien des taux bas n’a pas pu compenser la hausse des prix sur 20 ans qui a littéralement explosé avec +111%, d’autant plus que les revenus des ménages augmentent eux 4 fois moins vite, expliquant ainsi l’allongement des durées de prêt.
Par ailleurs, conséquence directe de la hausse des prix, les montants des emprunts immobiliers ont eux aussi augmenté fortement, que ce soit pour les maisons ou encore pour les appartements. Ainsi, pour les maisons, on observe une hausse de 7,7% et de 5,6% pour les appartements.