Rechercher un bien immobilier
On observe aujourd’hui sur le marché une situation plus qu’exceptionnelle. En effet, le taux de prêt auquel l’Etat s’endette est aujourd’hui plus fort que celui des ménages. Ainsi l’Etat s’endette davantage que les ménages lors d’un crédit immobilier. Une question se pose alors pour les banques ; est-il plus avantageux pour elles de prêter à un ménage qu’à l’Etat ?
En l’espace d’une année nous avons pu constater une forte hausse des taux de prêt immobilier, le taux sur une durée de prêt de 20 ans a même doublé ! En effet, à l’automne 2021, il était encore possible d’emprunter à moins de 1 % sur une durée de 20 ans, aujourd’hui ce taux de crédit immobilier se rapproche fortement des 2 % ! Les taux de crédit immobilier n’ont pas cessé de grimper au cours des dernières semaines et ne semblent pas vouloir diminuer leur course folle, ce qui impacte fortement les ménages souhaitant souscrire à un prêt immobilier.
Par ailleurs, le taux d’usure, soit le taux maximal au-delà duquel une banque ne peut prêter, a été révisé et fixé au 1er octobre à 3,05%. Malgré une augmentation plus importante que prévue, au vu de l’augmentation des taux de crédit immobilier en vigueur, les efforts faits sur le taux d’usure risquent de ne pas être suffisants et de mener dans une nouvelle impasse.
En effet, on peut supposer que dans les prochaines semaines un nouveau blocage sur le marché du crédit immobilier apparaisse et persiste sachant que le taux d’usure ne sera révisé qu’à partir du 1er janvier 2023. Le fort ralentissement du marché pourrait alors durer près de deux mois.
La situation aujourd’hui est d’autant plus particulière que la corrélation historique qui existe entre le taux auquel les ménages et s’endette et celui auquel l’Etat s’endette n’est plus d’actualité. En effet, le taux auquel l’Etat emprunte sur 10 ans, soit l’OAT, est proche des 3 % alors que celui des ménages est proche des 2 %. Ainsi, l’écart entre les deux taux d’endettement est de 1% environ.
En voyant ce calcul, les banques commencent à se poser la question de savoir qui financer, un écart d’1 % sur un crédit immobilier n’est pas anodin et peut leur rapporter énormément. Par ailleurs, finançant moins de crédits immobiliers à ce jour qu’habituellement en raison de la conjoncture économique, cette seconde option peut être particulièrement intéressante pour les établissements financiers.
Au rythme auquel vont les choses et auquel l’OAT croît, on pourrait bientôt imaginer que l’Etat doive emprunter auprès des banques à un taux qui serait supérieur au taux d’usure, soit à un taux plus élevé que celui auquel les banques peuvent prêter. Ce qui pour un emprunteur lambda ne serait pas possible et entraînerait un refus de la demande de crédit.
Heureusement pour l’Etat, il n’est pas concerné par le taux d’usure mais cela démontre de la situation qui devient de plus en plus compliquée à la fois pour les banques et pour les ménages. Plusieurs établissements financiers ont pris le parti de ne plus prêter aux ménages car les crédits immobiliers ne sont plus rentables pour elles, que leurs objectifs de production de 2022 soient ou non atteints. A voir maintenant quelle stratégie sera adoptée pour 2023.